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Jérôme Kerviel et Robert Day: destins croisés

Le 24 octobre 2012, Jérôme Kerviel, ancien trader à la Société Générale, a été condamné à cinq ans de prison, dont trois ans ferme, par la Cour d’appel de Paris. Il doit également rembourser les 4,9 milliards d’euros qu’il avait fait perdre à son ex-employeur.

En 2010, l’Autorité des marchés financiers avait dédouané Robert Addison Day, soupconné alors de délit d’initié. Ce milliardaire américain, proche des services secrets et du clan Bush, était devenu membre du conseil d’administration de la Société générale après avoir cédé à la banque française la propriété de sa société financière, basée à Los Angeles et dénommée TCW (Trust Company of the West ). Celle-ci s’était spécialisée dans les CDO, produits financiers à risques composés de subprimes. A travers sa filiale américaine, la Société générale avait alors investi 40 milliards de dollars dans ces placements périlleux.

En janvier 2008, juste avant que n’éclate le scandale de l’affaire Kerviel, Robert Day avait vendu pour plus de 125 millions d’euros de titres de la banque.  Les pertes attribuées alors à Jérôme Kerviel -4,9 milliards de dollars- n’auraient pas été portées à la connaissance de l’homme d’affaires californien. Celui-ci ne pouvait pourtant pas ignorer le sombre pronostic de la Société générale à propos du marché américain des subprimes. Dès novembre 2007, la banque française avait estimé leur coût à 203 millions d’euros avant de devoir réajuster, le 24 janvier 2008-jour du scandale Kerviel, ce chiffre à 2,6 milliards d’euros.

Soupçonné un temps, avec le responsable du pôle investissement Jean-Pierre Mustier, d’avoir frauduleusement tiré un bénéfice d’une information confidentielle, Robert Day sera finalement mis « hors de cause ». A l’instar de son prédécesseur -la Commission des Opérations Boursières, l’Autorité des Marchés Financiers est souvent accommodante dès lors qu’il s’agit de traquer les délits d’initié éventuellement commis par de hauts dirigeants.

Depuis son départ de la Société générale, Robert Day se consacre entièrement à ses investissements aux Etats-Unis. L’homme, arrivé au sein de la direction de la Société générale en avril 2001, ne pourra plus éclairer un commentaire sybillin formulé en 2009 par Jérôme Kerviel. En off, l’ex-trader avait fait savoir à Elisabeth Fleury, journaliste au Parisien, que son ancienne banque aurait effectué un gain record  grâce aux conséquences, sur les places boursières, d’un acte terroriste.

« Les meilleures affaires de l’histoire de la Société Générale ont été réalisées le 11 septembre 2001. C’est ce que m’a dit l’un de mes managers. Il semble que ce jour-là les profits réalisés aient été colossaux »

En 2010, j’ai voulu en savoir plus auprès de l’intéressé. Qui était ce manager? Quelle était sa source d’information pour réaliser de tels profits? Et pour quel montant?

J’ai contacté Olivier Metzner, alors en charge de la défense judiciaire de Jérôme Kerviel. Après plusieurs échanges par téléphone, l’avocat m’a finalement indiqué que son client ne souhaitait faire aucun commentaire sur son propos tant que son procès avec la Société générale ne serait pas terminé.

Nous y sommes presque.

Un commentaire sur “Jérôme Kerviel et Robert Day: destins croisés

  1. Jérôme n’est pas coupable :
    1/ il est employé de la banque voyou Société Générale
    2/ cette banque dispose d’un réseau d’ordinateurs à utilisation des tradeurs
    3/ la banque Société Générfale a des Assurances
    4/ Or, Monsieur Jérôme Kerviel n’est pas son Assureur

    Nous devons manifester pour la liberté de Jérôme Kerviel et la responsabilité de la société Société Générale à mettre à disposition d’autrui des machines susceptibles de leur nuire :

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