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Samy Naceri, les Inrocks et moi : brève illustration d’une entourloupe médiatique

Le 11 août, sur mon nouveau site d’information dénommé Panamza, je publiais un article consacré au film « Voyage sans retour » dont la sortie en salles est prévue pour le 11 septembre.
Une semaine plus tard, le 18 août, je mettais en ligne mon interview exclusive (enregistrée deux jours auparavant) de l’acteur Samy Naceri. Celui-ci révélait en détail l’objet de sa discorde avec le réalisateur François Gérard.
Il faudra attendre encore une semaine pour que la presse généraliste s’empare du sujet. Littéralement.

Hier, lundi 26 août, après avoir tenté d’obtenir en vain un entretien avec Samy Naceri, le journaliste Geoffrey Le Guilcher de l’hebdomadaire Les Inrockuptibles laissait entendre, dans son article dédié au sujet, que son média était le premier à révéler l’affaire. La véritable source journalistique de la polémique, en l’occurrence Panamza, n’est jamais mentionnée nommément, hormis à travers un renvoi par hyperlien vers une mystérieuse « interview téléphonique ».

Le détournement du scoop a été tacitement validé par Rue89, Sipa Media, France3, Télé Star, Gala, Voici et Closer : ces derniers indiquent tous que les Inrocks auraient « repéré » ou révélé l’info. Rue89 et France3 se contentent de faire allusion à mon interview exclusive sans préciser qu’elle est à l’origine de l’article des Inrocks.

A l’inverse, Le Figaro, L’Express, TF1 News et même le site de Jean-Marc Morandini ont davantage respecté la séquence chronologique des révélations à propos de cette affaire, faisant d’abord état de l’interview de Panamza avant d’y ajouter les informations complémentaires obtenues par les Inrocks.

Malhonnêteté de la part des Inrocks? Simple incompétence d’un journaliste distrait et revenu de vacances? Peut-être faut-il y voir également un dédain plus motivé : en janvier, j’avais publié un modeste billet au vitriol à propos de Frédéric Bonnaud, nouveau directeur des Inrocks et surnommé, sous ma plume, le « chien de garde du 11-Septembre » en raison de son mépris régulièrement manifesté à l’encontre des sceptiques de la version officielle.

Je n’ose imaginer que les Inrocks aient pu détourner ma révélation de l’affaire Naceri/Gérard -sans citer nommément la source- après avoir découvert que l’animateur de Panamza avait légèrement raillé leur big boss.

Addendum 28/07/13: le journaliste des Inrocks a corrigé aujourd’hui son article et l’a fait savoir sur Twitter. Panamza est cité pour avoir réalisé l’interview de Samy Naceri. Par contre, le journaliste « oublie » de préciser à ses lecteurs que Panamza -et non le site des Inrocks- est à l’origine de la découverte et de la divulgation de l’affaire Naceri/Gérard.

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Antoine de Caunes et le cliché de l’éboueur noir

Lundi soir, sur Canal+, la première du Grand Journal version Antoine de Caunes a réalisé un gros succès d’audience. Près de 2 millions de téléspectateurs ont ainsi pu apprécier, dès les premières secondes, un sketch enregistré digne de Michel Leeb : censé ouvrir la porte qui le conduira au plateau de l’émission, l’animateur se trompe de lieu et découvre un local à poubelles dans lequel, comble du bon goût, un éboueur noir prend visiblement sa pause déjeuner, installé sur une benne à ordures. Décontenancé, Antoine de Caunes comprend alors sa méprise tandis que l’éboueur lui indique d’un geste de la main (sans doute ne sait-il pas parler français) la bonne direction. Sans un mot ou un regard de remerciement, l’animateur se précipite alors vers le plateau pour entamer son émission.

En 2003, l’auteur Gaston Kelman dénonçait déjà, dans son célèbre ouvrage « Je suis noir et je n’aime pas le manioc », l’usage récurrent de cette image dévalorisante :

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Cet humour à base de clichés rances se prolongera au cours de l’antenne: lors de la séquence météo, la présentatrice-humoriste Doria Tellier, censée incarner un « coach en séduction », fera mention (à 0’56) de son goût pour les « grosse bites de black ».

Après le « mythe de l’éboueur », même chose pour le sexe selon Gaston Kelman:

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Le sociologue Pascal Blanchard avait traité de ce sujet, également décortiqué par le journaliste Serge Bilé, dans une analyse relative à une campagne de publicité :

« Le Noir, bronzant sur la plage, en maillot, « doit » avoir un grand sexe. L’ethnic rejoint le freak, comme au temps des zoos humains. Déformation du corps, exclusion sociale, différence raciale, anormalité… tout cela correspond aux mêmes normes corporelles de la différence… On peut même en rire puisque c’est du second degré (…).
Comme toujours, on retrouve dans cette publicité une vieille habitude stéréotypique. Les noirs « sont » toujours et encore des corps, essentiellement des corps, bon pour la danse, la guerre et l’amour. Depuis toujours, le corps noir a été situé à la limite de l’extrême. Corps puissants, différents, dangereux, c’est le sauvage que l’on colonise. C’est aussi la beauté noire, la puissance, la force, le sexe débridé, donc long, immense, sans fin, pour conjurer le tabou, renforcer l’interdit. Aller avec un corps, c’est humilier l’homme blanc, c’est reconnaître son infériorité. D’où le besoin de stigmatiser l’anormalité de l’acte. Une femme qui aime les Noirs aime les grands sexes. Elle entre alors dans une double catégorie, à moitié prostituée, à moitié animale ».
L’émission diffusée hier démontre, si besoin est, que l’on peut se targuer d’oeuvrer pour la « diversité » à l’antenne, comme c’est le cas de « l’esprit Canal », et recourir sans vergogne aux clichés culturalistes les plus dégradants.
Et ce n’est pas la nouvelle pastille pseudo-impertinente de l’émission, curieusement intitulée « Karim a dit » et mettant en scène le journaliste politique Karim Rissouli, qui démentira la folklorisation des « minorités » dites « visibles » à l’antenne de Canal+. Quant au choix de Jeannette Bougrab pour incarner un chroniqueuse satisfaisant ainsi un double quota (femme et portant un nom à consonance maghrébine), il s’explique aisément au vu de ses prises de position politiquement correctes à propos de l’islam. C’est elle qui a ainsi récemment déclaré ce propos stupéfiant (pour l’ancienne responsable chargée de la lutte contre les discriminations) selon lequel « la laïcité était émancipatrice pour les femmes d’origine arabe ».
Au regard de la déontologie journalistique, il semble également curieux de lui donner l’opportunité d’interviewer Manuel Valls alors qu’elle entretient des rapports familiers avec lui au point de lui avoir prédit, lors du dernier dîner du CRIF (comme elle le révéla lors d’une conférence organisée en mai par l’association France-Israël), qu’il deviendrait président de la République grâce à sa « fermeté » illustrée -selon elle- par son désaveu de la justice dans la conclusion de l’affaire Baby Loup.
Reste à savoir si le futur jury des Ya Bon Awards 2014 osera nominer Antoine de Caunes pour son sketch déshonorant. On ne touche pas impunément au premier talk-show de France et à ses roitelets salariés par le groupe Canal+/Vivendi si l’on veut espérer un jour être invité, voire collaborer avec les fines équipes du Grand Journal, d’I Télé ou de Direct8.
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Moyen-Orient: Netanyahu fait la leçon à Fabius

Dimanche soir, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, concluait une visite de deux jours en Israël et dans les Territoires palestiniens. Lors de sa rencontre avec Benyamin Netanyahu, le patron du Quai d’Orsay, venu apaiser la discorde israélo-européenne au sujet du traitement des colonies, a bénéficié d’une brève leçon d’histoire délivrée par le Premier ministre israélien en personne.

Selon le leader de la droite nationaliste, le conflit israélo-palestinien ne serait pas une cause majeure des crises survenues au Moyen-Orient depuis 65 ans mais plutôt une conséquence.

En guise d’illustration, la situation actuelle en Syrie, la question nucléaire iranienne et « l’instabilité » de l’Afrique du Nord ont été invoquées (à 3′) par Netanyahu. Les connaisseurs du langage corporel apprécieront également le visionnage de la rencontre entre les deux hommes.

En octobre dernier, dans les jours qui ont suivi l’opération militaire israélienne dénommée « Pillier de défense », le tandem s’était déjà rencontré avec la même affection déployée face caméra.

Le 29 novembre, à la date de la commémoration de la reconnaissance onusienne de l’Etat hébreu, Laurent Fabius accueillait avec déférence la Fondation France-Israël dans les salons du Quai d’Orsay.

Et peu visiblement lui importait si la présidente de cette organisation, Nicole Guedj, eût qualifié, dans le passé et dans les mêmes lieux feutrés, son ministère de « maison bourrée d’Arabes déguisés » (à 2’35).

[nota bene: si la vidéo ci-dessus ne fonctionne pas dans votre pays, voici un autre lien dans lequel figure l’extrait cité].

Dix mois plus tôt, Alain Juppé, prédécesseur de Laurent Fabius au Quai d’Orsay, avait également eu l’occasion de donner des « preuves d’amour » au régime de Tel-Aviv via la Fondation France-Israël.

Quelques semaines plus tard, cela ne l’empêchera pas de recevoir, lors de son déplacement à Jérusalem, une leçon géopolitique de la part du Premier ministre israélien: celui-ci n’avait pas hésité à l’interrompre sèchement (à 3’20) lors de son allocution pour corriger sa déclaration relative à l’amplitude géographique de la « menace terroriste ».

Il s’agissait là d’une des nombreuses manifestations du culot légendaire de Benyamin Netaynahu. L’homme qui avait qualifié les attentats du 11-Septembre de « très bonne chose » pour les relations israélo-américaines est également celui qui a entonné un chant patriotique lors d’une cérémonie dédiée aux victimes de l’affaire Merah et sous le regard d’un François Hollande poliment embarrassé.

Quant à Laurent Fabius, sa rencontre avec les dirigeants palestiniens fut visiblement plus « diplomatique » que chaleureuse si l’on en juge par des extraits mis en ligne par le consulat de France à Jérusalem.

Sur la question syrienne, la France et Israël semblent s’exprimer au diapason. En dignes émules du discours propagé depuis deux ans par BHL, l’homme de l’axe Paris-Washington-Tel-Aviv, les dirigeants français et israéliens s’accordent sur la thèse d’un usage exclusif de l’arme chimique par le régime syrien.

Ce matin, interviewé par un Jean-Pierre Elkabbach silencieux sur les exactions commises par les « rebelles » syriens, Laurent Fabius a de nouveau laissé entendre l’imminence d’une réaction militaire élaborée par une coalition atlantiste contre Damas.

Quelque soit le dénouement de ce suspense géostratégique, une chose est certaine: sous la présidence de François Hollande, et dans l’ombre de l’ambition déployée par Manuel Valls, le Parti socialiste continuera de soutenir inconditionnellement Tel-Aviv dans la région. Quelques semaines avant l’élection présidentielle de 2012, Laurent Fabius se félicitait déjà, au micro d’une chaîne américaine, que les insurgés des pays arabes ne se soient pas encore préoccupés de la question israélo-palestinienne.

Cet aveu formulé avec délicatesse complète l’avis exprimé cyniquement par les thuriféraires les plus zélés de la mouvance sioniste hexagonale. L’un d’entre eux, dénommé Guy Millière, faisait ainsi récemment savoir (à 5’30), durant une conférence organisée par un groupuscule patronal de la droite pro-israélienne, que la bataille meurtrière entre sunnites et chiites au Moyen-Orient « n’était pas une mauvaise nouvelle » pour Israël.

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De la « théorie du complot » à la vérité historique

Le 20 août 1953, au lendemain du coup d’Etat en Iran, Walter G. Rundle, journaliste salarié d’une agence de presse américaine, qualifiait -à l’instar de la plupart de ses collègues occidentaux- de « propagande » la rumeur d’une implication secrète des Etats-Unis dans le renversement du régime.

IRAN

Soixante ans plus tard, le 19 août 2013, la CIA a pourtant reconnu -à travers la déclassification de documents internes- sa responsabilité dans ces évènements.

Digne de la novlangue, l’expression « théorie du complot » (« conspiracy theory ») n’était pas en vogue dans les années 50. Sa propagation se déroula une décennie plus tard pour qualifier les spéculations suscitées par l’assassinat de John Kennedy. L’opinion publique américaine rejetait de plus en plus la version officielle délivrée par la commission Warren selon laquelle un seul homme, Lee Harvey Oswald, était l’unique responsable des tirs croisés qui avaient atteint le président américain. En France, c’est au printemps 2002, en réaction au succès inattendu de l’ouvrage de Thierry Meyssan sur le 11-Septembre, que le concept inepte de « théorie du complot » prendra toute sa place dans le paysage médiatique.

Du journalisme d’investigation comme hérésie d’avant-garde

Une leçon résulte du dévoilement de ce secret de polichinelle à propos de l’Iran et de la CIA : de même que l’histoire des idées scientifiques abonde en découvertes jugées auparavant impossibles ou farfelues, l’histoire géopolitique recèle encore bon nombre d’intrigues -passés sous silence- dont l’évocation serait également qualifiée par les faiseurs d’opinion comme fantaisiste, « conspirationniste » ou « propagandiste ».

Le développement fulgurant des technologies de l’information permet désormais de faire un pari : un sujet d’intérêt public, longtemps occulté, ne devra plus attendre un demi-siècle pour être attesté et divulgué aux citoyens. Les autorités officielles se voient désormais concurrencées de plus en plus par les « lanceurs d’alertes » ainsi que par les hackers ayant facilement accès à des bases de données confidentielles. Et toute information « fuitée », même accidentellement, parcourt aussitôt le globe, le temps de partager un tweet ou une vidéo sur Youtube.

Nulle crainte, dès lors, de devoir patienter jusqu’en 2061 pour connaître -et, surtout, faire connaître- les coresponsables de la mystification du 11-Septembre et des guerres mensongères qui en découlèrent.

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Découvrez le sujet qui dérange France2, Mediapart, le CRIF et Reopen911

Briser l’omerta. L’affaire est passée sous silence depuis près de douze ans mais des millions de citoyens, à travers le monde, continuent de débattre sur Internet de la question taboue.

La connexion israélienne des attentats du 11-Septembre : tel est le sujet qui provoque embarras, mises à l’index et désinformation de la part de nombreux journalistes et militants associatifs, notamment en France.

Ce qui suit est l’illustration de cette censure inavouée, à travers quatre exemples significatifs.

FRANCE2

Décembre 2008. La scène se passe dans les locaux du Centre de Formation des Journalistes, rue du Louvre à Paris. L’un après l’autre, les étudiants de la section audiovisuelle font visionner leur premier reportage long format à leurs collègues et leurs encadrants. Les deux principaux responsables de la formation sont Gérard Bernard, responsable à TF1, et Olivier Siou, rédacteur en chef adjoint du journal télévisé du week-end de France 2. Devinant la nature polémique du choix de mon sujet, j’attends la fin du cours pour diffuser ma vidéo. Celle-ci était consacrée à Richard Gage, fondateur du groupe « Architects and Engineers for 9/11 truth ». Cet architecte américain conteste la version officielle délivrée par l’Administration Bush à propos des attentats.

Comme chacun des élèves en formation, je m’attendais logiquement, à l’issue du visionnage, à entendre des critiques sur les maladresses techniques de ce qui constitue alors une première expérience en matière de reportage. Il n’en fut rien. Olivier Siou prit la parole pour déclarer, sur un ton presque solennel, qu’il déplorait ce type de  choix de sujet pour une raison simple : d’après lui, les jeunes journalistes ne pouvaient pas travailler sur le 11-Septembre car il fallait, « comme pour la Shoah », précisa-t-il, du recul et de l’expérience. Le CFJ, connu pour son esprit moutonnier, n’a pas défailli alors à sa réputation: malgré l’énormité du propos, la vingtaine d’élèves et les cinq autres encadrants présents dans la salle n’ont pas tiqué. Un dirigeant de l’info du service public nous enjoignait à ne pas nous pencher sur un événement majeur contemporain sous le prétexte fallacieux de notre jeunesse et cela n’a pas suscité de sarcasmes ou de simples réserves de la part des futurs journalistes, désormais en poste dans les grands médias hexagonaux.

Le message d’Olivier Siou était en parfaite osmose avec le dédain affiché par David Pujadas sur le sujet ou le mépris exprimé par l’équipe de France2 qui interviewa Richard Gage. Tel qu’on peut l’apercevoir dans ma vidéo (à 4’30), le journaliste de l’émission Complément d’enquête témoigna ainsi d’une morgue inhabituelle envers la démarche pourtant citoyenne et scientifique de Richard Gage : réunir le maximum d’architectes et d’ingénieurs qui rejettent ouvertement l’explication officielle relative à la destruction des trois tours du World Trade Center le 11 septembre 2001.

MEDIAPART

Un an auparavant, dans la grande salle du CFJ, Edwy Plenel venait présenter aux élèves son projet d’un nouveau média en ligne, dénommé « Médiapart ». Lors de sa conférence, le journaliste avait incidemment vanté les qualités de la maison d’édition Demi-Lune. Je pris alors la parole pour lui signaler que cette entreprise s’était spécialisée dans les ouvrages consacrés à la remise en question du 11-Septembre avant de lui demander, en conséquence, s’il était lui-même favorable à une nouvelle enquête sur les attentats. Stupeur et tremblements: après un rire nerveux, Edwy Plenel me répondit, l’air toujours embarrassé, qu’il ne voyait « aucun intérêt » à réouvrir le dossier puisqu’une commission parlementaire, américaine et bipartisane, avait déjà étudié la question. Chose cocasse : l’homme, célèbre pour sa pratique hexagonale de la contre-enquête et qualifié par Roland Dumas d' »agent de la CIA », affirmait benoîtement qu’il n’y avait pas lieu de douter de la version officielle du 11-Septembre. Le prétexte : le Congrès s’est penché sur la question donc il est inutile de creuser davantage.

La même désinvolture approximative sera exprimée, cinq ans plus tard, par un élève de l’école Plenel: Fabrice Arfi. Journaliste à Médiapart, l’homme est souvent encensé sur les réseaux sociaux et parmi les jeunes journalistes comme un modèle en raison de ses investigations dans les affaires Karachi, Bettencourt et Cahuzac. Pourtant, c’est également lui qui déclara à Caroline Fourest, désinformatrice en chef sur le sujet, une grossière contre-vérité : selon lui (à 40′), il serait absurde de « franchir le pas » et de faire référence au « Mossad » vis-à-vis des attentats du 11-Septembre.

Qu’il s’agisse d’une profonde méconnaissance du dossier ou de malhonnêteté intellectuelle, le résultat est identique : Mediapart continue, cinq ans après sa création, de faire totalement l’impasse sur la connexion israélienne avérée du 11-Septembre.

CRIF

Voici ce que rapportait Marc Hecker dans son ouvrage intitulé « La défense des intérêts de l’Etat d’Israël en France », à propos du CRIF, du journal Le Monde et de l’affaire -édulcorée par France2- des agents secrets israéliens déguisés en étudiants en art.

crif

Roger Cukierman, récemment revenu à la tête du CRIF, reprocha en substance à Jean-Marie Colombani d’avoir évoqué l’affaire malgré les infinies précautions sémantiques utilisées alors par le journaliste Sylvain Cypel. Le sujet fut pourtant largement aseptisé par Le Monde : cela n’empêcha pas le dirigeant du CRIF de faire connaître sa désapprobation. Pour cause: à l’instar de son fils Edouard, Roger Cukierman est membre du conseil d’administration qui gère –via le mystérieux Boaz Harel– ICTS, la compagnie aérienne de sécurité israélienne impliquée dans ces évènements puisqu’elle laissa passer les présumés pirates de l’air du 11-Septembre.

REOPEN911

Depuis plusieurs semaines, l’association Reopen911, partisane d’une réouverture de l’enquête sur le 11-Septembre, est pointée du doigt par certains de ses membres en raison d’une pratique curieuse : la censure tacite de la connexion israélienne. Je fus contacté par plusieurs personnes, plus ou moins proches du conseil d’administration de Reopen911, et j’ai ainsi découvert les manoeuvres ahurissantes, teintées de sophisme et de mauvaise foi, à propos du sujet en général et de mon ouvrage Israël et le 11-septembre en particulier. Je reviendrai prochainement dans un article spécial à ce propos. Ce papier intéressera les citoyens toujours soucieux de démystifier le 11-Septembre et qui considéraient, jusqu’à présent, Reopen911 comme une source fiable d’informations sur la question. Les éléments recueillis en ma possession suggèrent qu’il n’en est rien.

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Mon ouvrage est en cours d’édition papier et de traduction (anglais, arabe).

Israël et le 11-Septembre

Si vous souhaitez soutenir sa diffusion ou simplement découvrir le sujet à travers des faits étayés et sourcés, il est disponible en PDF via ce lien sécurisé.

Comme l’exprima avec éloquence le conteur et militant pro-palestinien Patrick Willis, le 11-Septembre demeure un « examen de passage » pour jauger du courage et de l’honnêteté en politique.

A chacun de prendre position, en toute connaissance de cause.

Post-Scriptum

* L’interview de Richard Gage est également disponible dans une version sous-titrée, contextualisée par l’auteur de ces lignes et remixée sur le site de la Télé Libre.

* Lors de ma brève collaboration avec Bakchich, j’avais constaté, auprès de son directeur Nicolas Beau, la même volonté d’évitement de toute remise en question du 11-Septembre. Seul un ami de l’équipe dirigeante, le grand reporter Eric Laurent, pouvait intervenir sur le site afin de semer le doute sur la version officielle dans une perspective étroite visant à impliquer uniquement le régime saoudien. Plus subtil, le directeur de la Télé Libre, John-Paul Lepers, acceptait ouvertement de contester avec pugnacité la version officielle des attentats à la seule condition que l’angle israélien ne soit jamais abordé. L’ex-journaliste du Vrai Journal de Canal+ m’affirmait devenir « touchy » dès que ce thème était évoqué devant lui. Quand j’ai indiqué, fin 2009, au collectif de la Télé Libre -dans lequel venait de se greffer un proche de Caroline Fourest et Mohamed Sifaoui- mon intention de travailler sur la question opaque des délits d’initiés relatifs au 11-Septembre, John-Paul Lepers avait alors feint de s’indigner avec ironie, en s’exclamant : « Ah non! Pas un sujet sur les juifs de Wall Street ! ». Quand je lui fis remarquer que la variété des spéculateurs boursiers concernés débordait largement du cadre restreint de la communauté financière new-yorkaise, l’homme qui passe pour un trublion des médias français n’en a eu cure. Pour John-Paul Lepers, enquêter sur la question revenait curieusement à prêter le flanc à de futures accusations d’antisémitisme.

* Outre un prochain article consacré à la censure tacite de Reopen911, je reviendrai aussi en détail sur les coulisses de la pseudo-enquête du CFJ sur le 11-Septembre, publiée en 2009 sur Rue89 et supervisée par Christophe Deloire, l’actuel patron de Reporters sans frontières.

* Malgré une promotion plutôt favorable sur les sites alternatifs d’information et les réseaux sociaux, le silence médiatique autour de mon ouvrage continue, cinq mois après sa publication. Même discrétion auprès de la mouvance pro-israélienne de l’Hexagone, d’ordinaire réactive et irritable sur la question. Le site Street Press, dirigé par un ancien membre du média ultra-sioniste Proche-orient.info, m’avait contacté pour évoquer le sujet sans avoir pourtant pris la peine de lire mon e-book. A l’inverse, une critique de mon ouvrage, élogieuse et formulée à partir de l’analyse de son contenu, est récemment parue sur le site du Réseau Voltaire.

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Bienvenue sur Panamza

Le journalisme est un sport de combat (de rue).

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Endurance, dextérité et force de frappe sont nécessaires pour le pratiquer. A l’heure où les grands médias moribonds tentent désépérement de retenir l’attention du citoyen et de s’accaparer son « temps de cerveau disponible », l’information devient, plus que jamais, un vaste champ de bataille. Les propriétaires des bastions audiovisuels en frémissent déjà: après la déroute -qui n’en finit pas- des comtes de la presse écrite, les barons de la télévision et des radios comprennent qu’ils perdent, peu à peu, leur influence au profit des reporters-guérilleros du web. Comme aux Etats-Unis dans les années 90, ces franc-tireurs ont investi le bunker de l’info sans attendre un blanc-seing délivré par la corporation. Le résultat? De plus en plus d’internautes préfèrent dorénavant découvrir ce qui se passe dans le monde auprès des sites dits « alternatifs ». Et la tendance ne fait que s’accélerer.

Le journalisme est un art martial.

sport-combat

Regard aiguisé, vitesse et sens de l’anticipation sont indispensables pour s’y adonner. Rapporter les faits, les contextualiser, leur donner du sens : c’est la mission sociale du métier. Et beaucoup, en face, n’ont aucun intérêt à laisser libre cours à un journalisme « délié » : Etats, lobbies économiques, mouvances idéologiques, officines privées et demi-barbouzes peuvent, le cas échéant, exercer une pression sociale ou financière pour que certaines choses ne soient pas divulguées. C’est ici que l’on distingue alors le journaliste « de salon » (salarié ou précaire, de droite comme de gauche, avec ou sans carte de presse, mainstream ou multimédia) du journaliste authentique: le premier, « assis », sera conciliant ou -pire- indifférent envers les intimidations de gens de pouvoir; le second n’en fera cure et tentera, tant bien que mal, d’exposer une information qui lui semble d’intérêt public.

Le journalisme est un engagement politique.

WallraffComprendre le réel, transmettre ce que certains s’efforcent de dissimuler, rechercher et divulguer des faits qui impactent le vivre-ensemble : par essence, le métier est au coeur de la vie de la Cité. Ceux qui l’aseptisent en faisant mine de prôner un journalisme « objectif » ou « impartial » étouffent le désir impérieux à l’origine de la vocation : rapporter les faits d’intérêt général, par le citoyen et pour le citoyen. Installée à la tête des principaux médias du pays, la caste élitaire et parisienne des faiseurs d’opinion, drapée dans une éthique pseudo-journalistique qui ne trompe plus personne, trahit, chaque jour, le peu de confiance qui lui accorde encore le peuple. Son indulgence passée envers la face sombre de DSK, présenté alors comme le futur chef de l’Etat, ou son minimalisme présent à propos des agressions islamophobes d’Argenteuil illustre, parmi tant d’autres exemples, la déconnexion d’une corporation médiatique homogène avec la collectivité nationale. Cela explique d’ailleurs l’impopularité record du métier de journaliste auprès de l’opinion publique.

Le journalisme est une joute oratoire.

zola

Trouver le mot juste, ciseler son style et user de l’expression qui fera mouche : le métier est aussi l’expression quotidienne, organique et charnelle, de la passion pour la littérature. A ce titre, la France peut s’honorer, à l’instar du Liban ou de l’Egypte, d’avoir suscité la vocation de nombreux écrivains-journalistes, notamment à la fin du XIXème siècle. Raconter le réel n’exclut nullement de le faire avec grâce, classe ou panache. Une écriture acérée, un soupçon d’ironie et l’art délicat de la concision sont difficiles à réunir mais peuvent s’avérer salutaires, même lorsqu’il s’agit de rapporter des faits dramatiques. Paradoxalement, les nouvelles technologies de l’information, tant décriées par Alain Finkielkraut et consorts, réinventent l’éloquence. Un tweet bien tissé, un titre accrocheur, une pirouette sémantique, une chute d’article qui vient à point : délivrer des faits sommaires ou une vérité explosive peut se faire avec le tact du troubadour et la rigueur du scientifique.

Sport de combat, art martial, engagement politique, joute oratoire : tels sont les points cardinaux de Panamza, nouveau site d’information.

Au programme: des articles décalés, des révélations exclusives, quantité de liens inédits sur l’actualité et, à terme, des reportages de terrain. Fondé le 21 juin 2013, Panamza sera, tout au long de l’été, en mode expérimental. Des modifications techniques et éditoriales ne sont pas impossibles. La rentrée consacrera la forme définitive du site, atypique dans le paysage médiatique français : quelque part entre l’agrégateur d’informations -exhumées du web- et une machine à produire les scoops de demain.

Via Facebook, Twitter ou à travers vos favoris, venez, autant qu’il vous plaira, visiter Panamza.

L’aventure ne fait que commencer…

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Ils voient des « complotistes » partout (et des complots nulle part)

Rebelote.

Après le calamiteux débat non-contradictoire qui s’était tenu en septembre dernier, la revue dénommée La Règle du jeu a récidivé dimanche en organisant un nouveau « séminaire » sur la question fallacieuse du « conspirationnisme ».

Intitulé de cette rencontre-entre-soi : « Radicalisation politique et théories du complot ». Autour de l’inénarrable Alexis Lacroix, les deux invités du jour, Rudy Reichstadt et Guy Konopnicki, ont déployé leur talent sophistique pour fustiger plusieurs cibles, prises en vrac: Reopen911, Alain Soral, Dieudonné, American Free Press, Thierry Meyssan, Serge Ayoub, La Manif pour tous, Christine Boutin, Dominique Venner, Patrick Buisson, la Droite forte, René Balme, Jean-Luc Mélenchon, Robert Ménard, les Indigènes de la République, etc… Alexis Lacroix évoque, à propos de certains d’entre eux, une «Internationale de l’abjection» férue -par antisionisme réel ou supposé- de la «Reductio Ad Netanyahum».

Une cerise sur le gâteau: présenté comme un « politologue » et fondateur de Conspiracy Watch -site dévolu à la diabolisation de toute remise en question des versions officielles atlanto-sionistes, Rudy Reichstadt -venu faire le compte rendu scolaire d’un pseudo-rapport publié par un think-tank anglo-saxon et consacré au « complotisme » des Français– a fait incidemment savoir, avec une infinie délicatesse (à 11’55), qu’il réfutait –une nouvelle fois– le qualificatif de « crypto-neoconservateur«  employé à son sujet par l’auteur de ces lignes.

Un regret : l’absence au « débat » -pour des raisons de santé- de Pierre-André Taguieff, un éminent « spécialiste » du sujet.

Un moment cocasse : abordant le cas particulier de l’ultra-sioniste islamophobe Bat Ye’or (citoyenne britannique d’origine égyptienne), Alexis Lacroix bafouille (à 1h28mn44s) et parle d’un «conspirationnisme israélien, euh, enfin, disons un conspirationnisme de production intellectuelle israélienne dans les franges, disons, radicales de la droite israélienne» et de conclure «Y’a pas que des antisionistes parmi les complotistes, y a aussi –malheureusement– des sionistes extrêmes».

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80 minutes en compagnie d’Hassen Chalghoumi

« Courage », « éloquence » et « vigueur des analyses » : tels sont les mots employés par le journaliste Alexis Lacroix à l’issue de la dernière prestation, effectuée le 24 mars, de l’imam Hassen Chalghoumi.

Hassen Chalghoumi 2013

Celui-ci fut invité par La Règle du jeu, revue de BHL, dans le cadre d’un « séminaire » soutenu par le mécène Pierre Bergé et sobrement intitulé « Islam et République: état d’urgence ». Le 16 mai, dans les colonnes du Point, d’El País et du Huffington Post, l’essayiste germanopratin avait d’ailleurs rendu hommage à l’imam de Drancy en des termes particulièrement élogieux :

«L’honneur des musulmans, c’est l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, qui combat l’antisémitisme non moins fermement que le racisme et se rend en Israël, avec une délégation d’autres imams de France, prier à Yad Vachem ainsi que sur les tombes des victimes de la tuerie de Toulouse : lui aussi risque le pire ; lui aussi peut, à tout instant, payer de sa vie, et de la vie de ceux qui lui sont chers, le choix courageux qu’il a fait ; sans parler de cet autre tribunal, le tribunal de l’Opinion, devant lequel il a déjà commencé de comparaître et qui, frivole, versatile, aussi prompt à brûler qu’à adorer, à soupçonner qu’à s’enflammer, à voir des complots partout qu’à reconnaître le courage, commence déjà de faire la fine bouche et de le soupçonner de troubles arrière-pensées ; mais lui non plus ne désarme pas ; mais lui non plus ne dévie pas de la belle ligne qu’il s’est fixée».

Ex-collaborateur du Figaro et chroniqueur engagé sur RCJ, Alexis Lacroix, chantre déclaré d’Alain Finkielkraut et d’Alexandre Adler, a animé le débat avec le « président de la Conférence des imams ». Hassen Chalghoumi, propulsé à la tête de cette organisation fantoche par son ami Sammy Ghozlan, a ainsi pu exprimer son point de vue sur l’actualité durant 1 heure et 20 minutes.

Islamisme, liberté d’expression sur Internet, affaire Merah, Israël, Iran, Syrie : tels furent les thèmes abordés.

Hormis une longue intervention -en février- chez Laurent Ruquier, l’homme a rarement bénéficié d’un tel temps de parole.

Ses partisans et ses détracteurs pourront, dès lors, juger -sur pièces- « l’éloquence » et la « vigueur d’analyse » du personnage.

Rapidement devenu le chouchou de nombreux journalistes plus ou moins influents, Hassen  Chalghoumi continue sa conquête de la surface médiatique maximale. Après son intervention, fin mai, au Crif Rhône-Alpes aussitôt suivie d’une invitation au « Forum mondial pour la lutte contre l’antisémitisme » (notamment l’antisémitisme « arabe et musulman ») qui s’est tenu à Jérusalem, l’imam s’est vu décerner, vendredi dernier dans une synagogue parisienne, le prix Copernic : cette récompense, accompagnée d’un don de 3000 euros, a été attribuée par l’Union libérale israélite de France afin de saluer « son implication non seulement dans le dialogue judéo-musulman, mais plus largement pour son engagement dans la constitution d’un islam de France républicain ».

1_Prix-Copernic

La veille, de retour d’un voyage sécurisé et houleux en Belgique qui fut organisé par le député anti-burqa Denis Ducarme, Hassen Chalghoumi,participait au dîner de l’antenne marseillaise du Crif en compagnie de nombreuses personnalités parmi lesquelles l’écrivain algérien Boualem Sansal –décoré pour l’occasion d’une « médaille d’honneur »– et Ronald Lauder, mécène des services secrets israéliens.

Bonus

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Iran : le mensonge caricatural du Monde

A la faveur de l’élection présidentielle en Iran, le journal Le Monde désinforme ses lecteurs. Démonstration.

«Quelle trace laissera Mahmoud Ahmadinejad dans l’histoire iranienne ? Un sinistre Savonarole utilisant la tribune de l’ONU pour appeler à rayer Israël de la carte ? Un homme du peuple parvenu au faîte du pouvoir, qui a appauvri comme personne les classes moyennes et populaires ? Ou encore un mystique illuminé, qui a plus ébranlé qu’aucun autre le pouvoir des mollahs depuis le début de la République islamique, en 1979 ?»

Cette virulente charge à l’encontre du président sortant iranien n’a pas été rédigé par un éditorialiste féru de polémiques mais par un journaliste du Monde -dénommé Christophe Ayad- dans un article intitulé « Mahmoud Ahmadinejad, la chute d’un illuminé » . L’homme, lauréat en 2004 du prestigieux prix Albert-Londres (surnommé le « Goncourt » du journalisme), démontre, si besoin est, que l’on peut bénéficier de la reconnaissance de ses pairs et s’adonner -par la suite et sans vergogne- à l’intox’, politiquement orientée, en matière d’information.

L’expression « rayer Israël de la carte » n’a jamais été employée par Mahmoud Ahmadinejad. Cette imputation mensongère, apparue en 2005 et contestée depuis par plusieurs traducteurs, a même été balayée par un responsable israélien en avril 2012 : dans une interview à Al Jazeera, relayée par le New York Times, Dan Meridor, alors ministre du Renseignement et de l’Énergie atomique, a ainsi admis que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad n’avait jamais prononcé cette déclaration.

Cette rectification publique n’a pas empêché le Premier ministre Benyamin Netanyahu, acteur majeur de la propagande, de continuer à l’utiliser comme ce fut encore le cas, jeudi à Auschwitz, lors de l’inauguration d’une exposition sur la Shoah : « Soixante-cinq ans après l’Holocauste, on parle toujours de rayer Israël de la carte du monde. Mais aujourd’hui, nous disposons d’une armée forte qui nous permet de contrer semblables desseins ».

Pendant sept années, seuls les va-t-en-guerre, issus généralement du camp sioniste et/ou néoconservateur, avaient recours à cette phrase-choc afin de transformer, aux yeux de l’opinion publique, le président iranien en nouvel Hitler.

Une telle diabolisation se poursuit donc dans Le Monde comme l’illustre cette capture d’écran, en milieu d’après-midi, de la page d’accueil du jour.

Iran 150613D’un côté, le terme insignifiant de « modéré » ne cesse de revenir dans les articles consacrés au prochain chef d’Etat iranien; de l’autre, le président sortant est réduit à la figure de « l’illuminé », mot péjoratif par excellence et régulièrement employé par la corporation médiatique pour discréditer une figure publique.

Il était tout à fait possible de dresser un bilan critique de Mahmoud Ahmadinejad en s’appuyant simplement, de manière étayée, sur les échecs de sa politique intérieure ou diplomatique. Telle ne fut pas la méthode employée par Christophe Ayad, un journaliste qui, chez Frédéric Taddeï, n’hésita pourtant pas à reprocher -délicatement- à Bernard-Henri Lévy (son administrateur au conseil de surveillance du Monde) de « ne pas être précis en matière de faits » à propos de son film sur la Libye (à partir de 17′).

En matière de faits erronés -qu’il s’agisse de BHL ou de Christophe Ayad-, « l’imprécision » est un doux euphémisme quand il s’agit de parler de malhonnêteté.

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BHL: « J’emmerde les connards qui boycottent Israël »

Tout a été dit, ou presque, sur Bernard-Henri Lévy.

bhl2012

Son narcissisme médiatique, ses impostures intellectuelles, ses allégeances idéologiques.

Sans oublier sa violence, morale et physique.

Au soir de sa vie, un élément de son caractère, longtemps passé inaperçu, transparaît de plus en plus : la grossièreté du langage.

Mardi dernier, BHL a laissé s’exprimer ce versant peu reluisant de sa personnalité.

C’était au micro de RCJ, radio -créée par le FSJU– de la communauté juive.

A l’occasion de la promotion de son dernier ouvrage, consacré au rapport entre peinture et philosophie, l’écrivain a évoqué le job d’été qu’il va exercer dans les prochaines semaines : commissaire-priseur de la fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence.

Abordant la question de l’origine géographique des oeuvres exposées, l’esthète, surnommé -sans rire- le « Magnifique » par Nathalie Rheims, a tenu à rendre hommage aux musées israéliens qui ont fourni une contribution importante.

Et le dérapage verbal n’a pas manqué de se produire (13’45-16′) : rappelant sa nature profonde de « militant », BHL a fustigé, au passage, les citoyens qui pratiquent le boycott culturel d’Israël en les qualifiant de « connards » qui « peuvent aller se faire voir » et qu’il « emmerde ». Quelques jours plus tôt, l’essayiste avait déjà estimé, sur le plateau de Laurent Ruquier, que les boycotteurs étaient des « débiles » et des « crétins » qui « font l’amalgame entre la politique et la société ».

Shlomo Malka, animateur de l’émission, lui fait alors remarquer que Stephen Hawking, scientifique britannique de renommée internationale, vient de rejoindre (« malheureusement », croit nécessaire de préciser l’interviewer) les partisans d’un tel boycott. Réplique cinglante de Bernard-Henri Lévy : « C’est immonde ».

Bhl dos

Selon le dictionnaire Larousse, est « immonde » ce qui « atteint un degré extrême d’immoralité, de bassesse ».

Illustration.

Ajout 17/06/13 : le groupe BDS a réagi aujourd’hui aux propos de Bernard-Henri Lévy en mettant en ligne cette vidéo :

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Pour revenir en détail sur la variété des prouesses de BHL, voici la sélection complète d’articles consacrés au personnage et rédigés par l’auteur de ces lignes.

Quand Bernard-Henri Lévy veut sauver les musulmans du « fascislamisme » (23.10.10)

Bernard-Henri Lévy, « la preuve que Dieu existe » selon un humoriste américain (27.01.11)

BHL, sexologue sur Al Jazeera : « Il sera de plus en plus difficile de faire des fellations aux dictateurs arabes » (13.03.11)

Les bombardements sur Gaza et la Libye n’ont « rien à voir » (Bernard-Henri Lévy) (17.03.11)

BHL à la rescousse de DSK : une « honte pour la France » selon la presse américaine (18.05.11)

« Pornographie » + « affaire Dreyfus » + « invasion de l’Irak » : c’est l’affaire DSK vue par BHL (03.07.11)

Quand l’Express sert la chorba à BHL (11.11.11)

Le voile islamique est « une invitation au viol » selon Bernard-Henri Lévy (07.12.11)

« Sioniste en Libye » : quand le CRIF censure l’aveu de Bernard-Henri Lévy (17.12.11)

Le film de BHL sur la Libye fait un bide (28.05.12)

Bernard-Henri Lévy : « Je suis le représentant de la tribu d’Israël » (02.06.12)

BHL aime se « mettre en scène »? C’est son côté « Marocain ou Algérien » d’après Caroline Fourest (07.09.12)

BHL, conférencier de l’axe Washington-Tel Aviv (19.11.12)

Qui veut passer son dimanche avec BHL, Chalghoumi, Prasquier, Sifaoui et Val ? (11.01.13)

BHL: « J’emmerde les connards qui boycottent Israël » (13.06.13)

80 minutes en compagnie d’Hassen Chalghoumi (17.06.13)

Sa soeur se convertit au christianisme: BHL se dit « foudroyé » (26.06.13)