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Ulcan menace Panamza

« J’ai donné son adresse à quelqu’un, il va s’en occuper » : ces propos ont été tenus dimanche par Grégory Chelli -alias Ulcan- au sujet du fondateur du site Panamza. 

Le 06.10.2014 à 16h22

Une information judiciaire vient d’être ouverte à son endroit pour « violences volontaires avec prémédiation ayant entraîné la mort » : cela n’empêche pas Grégory Chelli, cybercriminel franco-israélien réfugié dans le sud d’Ashdod, de continuer à proférer des menaces à l’encontre de nouvelles personnes.

Dernier exemple en date : l’auteur de ces lignes.

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Dimanche 5 octobre, le militant ultra-sioniste  -visiblement agacé par le dossier Ulcan constitué par Panamza (consultable au bas de cette page)- a fait savoir sur son chat en ligne qu’il avait « donné son adresse à quelqu’un » qui « va s’en occuper ». Cette déclaration a été aussitôt complétée par le propos suivant (capturé dans l’extrait audio ci-dessous) : « Panamza, va déposer une main courante, fils de pute, tu te la racontes de trop ».

Hier soir, il est également intervenu sur la page Facebook de Panamza en se félicitant de l’indisponibilité du site, victime (aujourd’hui encore) d’une attaque informatique.

Plusieurs éléments relatifs aux crimes et délits commis -depuis plusieurs années- par Ulcan suggèrent que ce proche de la Ligue de défense juive dispose de complicités dans la police, voire au sein même de l’administration centrale du ministère de l’Intérieur.

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L’homme a souvent obtenu aisément les adresses exactes de ses cibles sans passer par ses pseudo-canulars téléphoniques auprès de tel ou tel commissariat.

Tout au long du weekend, Ulcan et ses adeptes ont ainsi échangé sur leur site « Viol Vocal » des informations relatives à la domiciliation de Sihem Souid, chargée de mission au ministère de la Justice. Celle-ci a d’ailleurs reçu la visite de la police, hier soir, qui s’est contentée de lui conseiller l’acquisition d’une « gazeuse » pour sa fille, âgée de 13 ans et menacée de « viol » par la meute d’Ulcan.

Pire: les agents venus constater les menaces téléphoniques dont elle fait l’objet ont également fait savoir à Sihem Souid qu’elle ne pouvait pas bénéficier d’une protection policière. Le deux poids deux mesures est flagrant : tandis que le millionnaire Bernard-Henri Lévy, le directeur de Charlie Hebdo et l’extrémiste franco-israélien Meyer Habib -prétendumment ciblés par la mouvance islamiste- ont droit à une telle sécurité onéreuse (sans omettre le cas antérieur et tout aussi aberrant de Cyndi Léoni, ex-présidente de SOS Racisme), ce n’est pas le cas pour des citoyens mis en danger par des extrémistes sionistes.

Sombre ironie de l’histoire, le propre avocat d’Ulcan, dénommé Gilles-William Goldnadel, bénéficie également de la protection policière : en 2012, un groupe démantelé -surnommé la « cellule islamiste de Torcy-Cannes » – aurait menacé de porter atteinte à sa vie.

Démanteler le réseau qui renseigne et protège Chelli

Comme l’illustre le document vidéo ci-dessous, Grégory Chelli semble acquérir confortablement toute information confidentielle, qu’il s’agisse d’une adresse ou de l’identité des policiers chargés de travailler sur lui.

Le 13 août, quelques heures après son interview accordée au journal Libération, Ulcan a voulu rectifier certains points anecdotiques de l’entretien à travers une vidéo mise en ligne. Chose intéressante: après avoir « expliqué » son animosité envers Sihem Souid et relativisé son harcèlement fatal de la famille Le Corre, il y dévoile sa manière de s’attaquer aux sites configurés sous SPIP et conclut son témoignage en narguant les policiers -nommément identifiés- de la Brigade de répression de la délinquance astucieuse.

Détail important: quatre jours après la mise en ligne de cette vidéo (dimanche 17 août), Ulcan a brusquement décidé de la retirer du web.

Conseillé par son avocat ou un proche soucieux de ne pas voir Chelli se tirer une balle dans le pied via la publication de sa confession accablante?

Trop tard, en tout cas: Panamza avait entretemps sauvegardé une copie.

HICHAM HAMZA  

***Bonus : le dossier Ulcan de Panamza***

Quand le censeur Daniel Schneidermann crie à la « censure »… (24.08.14)

Le Crif, Hanouna, Elfassi, Darmon, Ulcan : tous veulent la peau d’Aymeric Caron (12.09.14)

Ulcan promu et blanchi par Alain Marschall de RMC (15.09.14)

Ulcan provoque un malaise chez la mère d’Aymeric Caron (17.09.14)

Ulcan/France Télévisions : la censure ne passera pas (18.09.14)

La honte : France 2 transforme Ulcan en « star du net » (26.09.14)

Un homme harcelé par Ulcan est décédé (01.10.14)

Ulcan adresse « toute sa condescendance » à Benoît Le Corre (01.10.14)

L’un des policiers chargés de traiter le cas Ulcan est un militant ultra-sioniste proche de Marine Le Pen (02.10.14)

Ulcan-Goldnadel-Thooris : la connexion israélienne (03.10.14)

Pierre Haski de Rue 89 condamme la « méthode » d’Ulcan, pas son « opinion » (04.10.14)

Découvrez comment Grégory Chelli  a harcelé Thierry Le Corre (05.10.14)

Une militante centriste chargée de la vie scolaire défend Ulcan (05.10.14)

Ulcan panique (05.10.14)

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Panamza victime d’une nouvelle cyberattaque

Rebelote. Spécialisé dans l’investigation journalistique sur la question taboue du sionisme hexagonal, le site d’information Panamza a subi un nouveau sabotage informatique. 

Dans la nuit du 13 au 14 juillet, le site Panamza, nouveau venu dans le paysage francophone de l’info, est devenu inaccessible.

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Capture d’écran de la page d’accueil de Panamza en date du 13.07.14

Le contexte? L’incident s’est produit 48 heures après l’exposition de l’organisation d’un bal du 14 juillet « dédié » aux Israéliens, trois jours après l’éclairage relatif à l’engagement pro-israélien de François Hollande et moins de deux semaines après la divulgation de l’éloge –rapidement autocensuré– de « la valeur juive de la vengeance » par un membre de l’Assemblée nationale.

censorshipQuelle que soit la motivation des pirates informatiques à l’origine de ce blocage,  une chose est certaine: la manoeuvre est vaine. En attendant de pouvoir rétablir le site, l’auteur de ces lignes utilise, dès à présent, son propre blog. Et si celui-ci devait être également ciblé par une tactique malveillante, un troisième site verra le jour.

En un mot : la censure ne passera pas.

Pour inaugurer la transformation de mon blog en site-relais provisoire de Panamza, voici, en guise de rappel, l’article publié le 2 juin et consacré à la première attaque.

{Mise à jour du 15.07.2014 à 18h49: le site est rétabli  après 36 heures de blocage}


Qui veut la peau de Panamza?

Cyberattaque. Fondé le 21 juin 2013, le site d’information Panamza n’aura pas attendu un an avant d’être ciblé par un sabotage informatique. Décryptage.

Le 02.06.2014 à 16h02

Trois jours hors-ligne: tel fut le résultat de la manoeuvre exercée contre Panamza par un obscur hacker. Dans la nuit du jeudi 29 mai, le site a « planté ». Quiconque venait consulter la page d’accueil pouvait découvrir (jusqu’à hier matin) le message suivant :

error

Sollicité pour son expertise, un informaticien n’a pas trouvé d’explication. Corruption à distance de la configuration du site ou attaque « par déni de service », le mystère reste entier.

Concomitance ou causalité? Un seul constat: ce sabotage intervient quatre jours après la mise en évidence par Panamza d’une autocensure embarrassante pour les zélateurs de la relation franco-israélienne. Souvenez-vous: vendredi 23 mai, le site révélait l’organisation d’un recrutement de Tsahal au sein d’une synagogue parisienne (information relayée jusqu’en Égypte par Albawahb News); deux jours plus tard, le communiqué officiel de cette annonce (initialement publiée le 1er mai)  était soudainement retirée du site de l’ambassade d’Israël par le webmaster affecté à sa tutelle: le ministère des Affaires étrangères.

Le clou fut enfoncé dès le lendemain avec la publication du premier article francophone relatif à l’appartenance antérieure de deux victimes de la fusillade de Bruxelles à une branche semi-clandestine du renseignement israélien. Depuis le lundi 26 mai, Panamza demeure par ailleurs le seul média à avoir mis en évidence le lien intime entre leur ancien employeur spécial (dénommé Nativ) et l’actuel numéro 2 du gouvernement israélien qui aspire à devenir le prochain Premier ministre: Avigdor Lieberman. Une semaine plus tard, au lendemain de l’annonce de l’arrestation d’un suspect au profil « djihadiste », force est de constater que l’organisation Nativ ne fait l’objet d’un quelconque reportage dans les médias traditionnels. Certains (éditorialistes, pseudo-journalistes ou apprentifaiseurs d’opinion) vont même plus loin dans la désinformation en transformant les ex-agents secrets de Nativ en simples« comptables de la fonction publique ».

Bref: Panamza dérange. Et les promoteurs de ce qu’il conviendrait désormais de dénommer « l’axe franco-sioniste » ne manquent pas de moyens pour tenter de faire interrompre ou ralentir la publication d’informations incommodantes. Sans oublier les idiots utiles qui n’ont pas manqué de se réjouir trop tôt de la disparition du site. Tel fut le cas, dès jeudi soir, d’un prétendu « observatoire de l’antisémitisme » dont la page Facebook illustre la confusion idéologique.

obs

Qu’elle soit l’oeuvre d’un service étatique ou d’une officine privée, la cyberattaque exercée contre Panamza ne sera probablement pas la dernière. Voilà pourquoi il importe que le lecteur appréciant le travail journalistique du site -et son maintien dans l’avenir- puisse consolider l’armature et la développement d’un acteur innovant dans le paysage médiatique français.

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HICHAM HAMZA  

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Israël et le 11-Septembre : la bande-annonce

Sorti le 5 février 2013 dans un format numérique et accessible sur Amazon, mon livre Israël et le 11-Septembre : le grand tabou est désormais disponible en édition papier.

Rendez-vous sur mon blog ou sur Panamza à partir du 21 décembre.

Pour en savoir plus sur ce sujet controversé.

Pour découvrir un échantillon des nouveaux apports du livre papier (plus étoffé que sa version numérique).

 * Pour lire une critique de l’ouvrage au travers d’un compte-rendu exhaustif sur ce thème.

Pour commander (9,50€) l’e-book en format PDF.

Pour commander (22€) le livre (frais de port inclus) qui sortira le 21 décembre 2013.

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Des milliers de morts aux Philippines : Le Parisien retire son « titre honteux » sur l’absence de victimes françaises

Ethnocentrisme. Au lendemain du passage dévastateur d’un super-typhon aux Philippines, plusieurs journalistes français ont braqué le projecteur sur le nombre de morts éventuels parmi leurs compatriotes. Démonstration.

« Pas de français parmi les victimes » Votre titre est honteux. C’est tout à fait secondaire par rapport aux morts, aux dégâts, à la détresse de ces pauvres gens.

Telle est la réaction postée en ligne, ce dimanche matin, par un lecteur indigné sur le site du journal Le Parisien. A 7h05, voici l’intitulé choisi par le journaliste-rédacteur web pour son article (co-rédigé avec l’Agence France-Presse) relatif au premier bilan de victimes décédées à la suite du récent passage d’un super-typhon aux Philippines.

A l’instar d’un compte Twitter dédié aux Unes des journaux, le portail d’actualité du site de Free a conservé automatiquement le titre originel de l’article.

free

L’article précise également la chose suivante :

Pas de Français parmi les victimes. Selon le Quai d’Orsay, aucun Français n’est à ce stade répertorié parmi les victimes. Quelques ressortissants, en bonne santé, se sont toutefois exprimés depuis les Philippines, notamment sur France Info.

Cet élément d’information (pas de mort français), sollicité auprès du Quai d’Orsay, a été repris et souligné, dans la matinée, par la chaîne BFM TV.

5 heures après sa mise en ligne, l’article du Parisien était toujours consultable avec le même titre, comme en témoignent plusieurs internautes consternés s’exprimant sur les réseaux sociaux. L’un d’entre eux, prénommé Skander, précisa avoir entendu la même remarque chez la concurrente de BFM TV: I Télé.

Vers 13h, une première mise à jour de l’article du Parisien modifie le titre qui devient : « VIDEOS. Typhon : au moins 10 000 morts aux Philippines, le Vietnam en alerte ».

A 16h30,  l’article -mis en ligne à 7h05- est, de nouveau, modifié et actualisé. Son titre change : « VIDEOS. Typhon : au moins 10 000 morts et des scènes de pillage aux Philippines ».

parisien

L’article contient toujours la mention relative à l’absence de victimes françaises  mais ne met plus cette « information » (relayée par la tandem BFM-ITélé) en avant dans le corps du titrage.

Entre le journaliste anonyme à l’origine de l’intitulé « Pas de Français parmi les victimes à ce stade » et le lecteur du Parisien qui fut le premier à s’en indigner publiquement, la conception de la valeur d’une vie humaine, selon son appartenance culturelle, semble considérablement différer.

Voici ce qu’écrivait récemment l’auteur des ces lignes à propos du traitement médiatique des victimes d’un autre fléau qui frappe aveuglément -le terrorisme :

Dans les écoles de journalisme et la plupart des rédactions de la presse généraliste, une technique d’écriture est prescrite pour attirer le lecteur ou l’auditeur : il s’agit de la « loi du mort-kilomètre ». En clair, selon les enseignants et les rédacteurs en chef qui en assument l’application, le « public » est censé s’intéresser aux décès selon l’éloignement géographique de l’évènement. Cas pratique : 1 mort à 1 kilomètre ou 10 morts à 10 kilomètres pourraient ainsi, selon les praticiens de cette coutume, retenir particulièrement l’attention. Il ne s’agit pas nécessairement là d’informer le citoyen sur un sujet d’actualité d’intérêt général mais, pour l’essentiel, de garantir un audimat performant et convoité par l’industrie médiatique.

Une autre règle, non formulée explicitement et tout autant cynique, vient contredire cet usage : on pourrait la qualifier de « loi du mort occidental ». Vu de Paris, Londres ou Washington, la mort brutale d’un Européen ou d’un Américain dans le monde sera  toujours plus fructueuse à couvrir -aux yeux des responsables de l’information- que celle de dizaines de non-Occidentaux.

« L’attentat » survenu hier à Boston illustre tristement cette pratique. Les chaînes d’information françaises ont réalisé des « éditions spéciales » afin d’en dramatiser le récit journalistique. 3 morts et plus de 130 blessés : pour les familles de victimes, le caractère tragique est indéniable. Mais pourquoi consacrer autant d’heures au sujet alors que des centaines de citoyens sont fauchés, chaque année, par le terrorisme sans que BFM TV ou France 24 ne daignent leur consacrer un sonore de 10 secondes ?

Si plus de 10000 Australiens avaient perdu la vie en raison d’une catastrophe naturelle équivalente dans la région, l’ensemble des médias audiovisuels français auraient probablement interrompu leurs programmes, couvert en direct les sauvetages et mis en place des passerelles de donations à destination des ONG locales.

En dépit du gigantisme de ses moyens financiers et technologiques, la mondialisation croissante de l’information ne vaut toujours pas, vu d’Occident, considération égale de la vie d’autrui.

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Redoine Faïd en partance pour Israël : ma « théorie du complot » s’est avérée juste

Une source proche de l’enquête nous explique que c’est «un indic» qui l’a plombé: «Faïd comptait se réfugier à Tel-Aviv, sachant que la France n’a pas de convention d’extradition avec Israël.

Durant sa cavale, il a essayé d’acheter un faux passeport israélien.

Le jour de la tractation, à bord d’une voiture, le vendeur du faux passeport a balancé un portable ouvert sous le siège, ce qui a permis de les géolocaliser.»

Ces informations sont issues d’une enquête exclusive, publiée aujourd’hui -vendredi 1er novembre- dans Libération et intitulée « 24 minutes chrono, la belle de Redoine Faïd ».

Les journalistes Patricia Tourancheau et Willy Le Devin révèlent que le célèbre braqueur, récemment rattrapé par la police, avait bien tenté de gagner l’Etat hébreu à la suite de son évasion de la prison de Séquedin.

Dès le lendemain de sa fuite, j’ai été le premier à mettre en lumière les liens méconnus de Redoïne Faïd avec Israël. Dans mon article publié le 14 avril sur le site Oumma.com, j’écrivais ceci :

Aujourd’hui, la plupart des médias de la presse généraliste se contentent de quelques éléments biographiques sommaires pour dresser le portrait du fugitif : le multirécidiviste, âgé de 40 ans, est associé au profil du jeune des quartiers devenu un as du grand banditisme. On parle de lui comme d’un « ex-petit délinquant des cités », un « gamin de banlieue » : manière délicate d’évoquer, entre les lignes, sa condition de fils d’immigré maghrébin.

Le Franco-Algérien Redoine Faïd  a grandi effectivement dans une cité de la commune de Creil. Très jeune, il se fait remarquer par son succès dans le braquage de fourgons et un charisme indéniable qui suscite même l’admiration des policiers de l’Oise.

Pourtant, un élément singulier de la vie du braqueur évadé est omis aujourd’hui dans l’ensemble des commentaires de presse à son sujet : son rapport atypique avec l’Etat d’Israël.  Il faut se référer aux articles parus à l’occasion de la promotion de son livre d’entretiens -publié fin 2010- pour découvrir cet aspect biographique.

Et de conclure mon papier par ces mots :

Dans son livre, Redoine Faïd racontait qu’il utilisait régulièrement la Suisse comme une « excellente couverture pour aller à l’étranger » avec des « faux papiers ». Gagner Tel Aviv depuis Genève : tel pourrait être l’objectif immédiat de l’homme en cavale.

Un mois plus tard, l’homme était toujours en cavale. Dans un nouveau papier, publié sur mon blog et intitulé « Manuel Valls et Redoine Faïd ont rendez-vous à l’aéroport Ben-Gourion », je développais mon hypothèse esquissée sur Oumma :

La flamme singulière de Manuel Valls [envers Israël] pourrait lui permettre d’obtenir des informations sur la probable tentative de Redoine Faïd pour gagner, sous une fausse identité, l’aéroport international David-Ben-Gourion de Tel-Aviv. Les deux hommes disposent de réseaux franco-israéliens, même si ceux-ci ne se recoupent pas nécessairement: l’ex-braqueur est ainsi plus proche de la mafia israélienne que ne l’est Manuel Valls qui entretient davantage ses contacts dans les passerelles institutionnelles du mouvement sioniste (CRIF, BNVCA, cercle Léon Blum du Parti socialiste, mais aussi le Congrès juif mondial, l’American Jewish Committee et le Centre Simon Wisenthal). (…)

Si Redoine Faïd, qui s’était perfectionné au braquage de banques grâce à des ex-militaires israéliens, devait se « planquer » dans l’Etat hébreu, une question se pose : Manuel Valls sera-t-il alors en mesure de tirer avantage de ses réseaux personnels et d’obtenir une aide pénale efficiente via la confirmation -ce qui entraînerait une demande d’extradition– de la présence du fugitif sur le sol israélien?

Si elle devait s’avérer juste, l’hypothèse d’un Faïd parti en Israël « se faire la belle » permettra, in fine, de vérifier l’efficacité, l’autonomie et la force de négociation de Manuel Valls face aux dirigeants d’un Etat étranger auquel l’élu de la Nation prêta une curieuse allégeance « éternelle ».

Ces deux articles, très relayés sur les réseaux sociaux (3700 partages sur Facebook pour celui d’Oumma) avaient parfois suscité les commentaires sarcastiques de certains internautes.

Un certain Palazzo a résumé le ton ricaneur de ces critiques : « Monsieur Hicham Hamza, nous avons eu cette année un hiver détestable, enquêtez sur ce sujet car je suis sûr qu’Israël ne doit pas être étranger à cela ». D’autres ont mis en doute le sérieux du site internet du premier article, en l’occurrence Oumma.com: « Voilà une source que tu jugeras indiscutable 😉 », écrit le responsable du compte du « Jewish Social Network » dénommé « Entre feujs ».

Le site Magen.fr, qui se présente comme une « revue de presse sur Israël, ses voisins et le monde juif » recommande également à ses lecteurs de « prendre [l’article d’Oumma] avec des pincettes ».

Enfin, un certain Elias, étudiant au King’s College de Londres, s’est montré plus vindicatif: 

Curieuse réaction, par ailleurs : censé prôner la dissidence en matière journalistique, l’administrateur (anonyme) de la web tv Independenza a réagi -via Facebook -avec encore plus de violence au papier publié sur Oumma, qualifié alors de « torchon ».

Toutes proportions gardées, l’affaire Snowden illustre, sur une échelle plus large, la cécité généralisée de certaines figures de la vie publique (intellectuels, journalistes, universitaires, militants associatifs) qui continuent de qualifier paresseusement de « complotisme » toute hypothèse audacieuse remettant en cause une version officielle ou exposant une réalité passée sous silence. Pendant des années, ceux qui dénonçaient les dangers de la puissance technologique des Etats-Unis et d’Israël en matière de surveillance électronique étaient présentés comme des doux dingues un brin paranoïaques. Edward Snowden a pourtant commencé à divulguer des faits encore plus accablants au sujet de la voracité intrusive de Washington et Tel-Aviv.

A son modeste niveau, l’impasse médiatique à propos de la connexion israélienne de Redoine Faïd illustre la terrible régression du journalisme d’investigation en France. Désormais, rechercher des informations souterraines, les exposer et en tirer des hypothèses avancées prudemment relève, pour certains, du « conspirationnisme ». La presse hexagonale, de plus en plus moribonde, n’a pas démérité sa lente agonie.

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« Le grand tabou », bientôt entre vos mains ?

En attendant la parution imminente de l’édition papier de mon livre numérique Israël et le 11-Septembre : le grand tabou, voici, en guise de rappel, le teaser mis en ligne à l’occasion de la sortie (en février dernier) de l’e-book. Une nouvelle bande-annonce accompagnera la promotion de l’ouvrage au format papier.

* Pour en savoir plus sur ce sujet controversé.

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* Pour commander (20€) le livre dès maintenant afin de bénéficier des frais de port offerts (avant l’annonce de la date de sortie officielle).

Israël et le 11-Septembre

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Israël et le 11-Septembre : le livre papier en pré-vente

Chateaubriand, la philosophe Simone Weil et l’historien Henri Guillemin sont toujours d’actualité. Illustration.

Sur le thème de « l’histoire officielle », et de la nécessité de remettre parfois celle-ci en question, le scientifique Joël de Rosnay avait joliment taclé les journalistes de France Info et de Rue89 lors d’un débat enregistré en 2010. Interrogé par David Abiker à propos de la « fonction tribunicienne » du site Agoravox et de la propension de ses contributeurs à débattre du 11-Septembre, l’éminent défricheur d’idées a souligné (de 43’30 à 46’) la faiblesse contemporaine du « journalisme d’investigation » et valorisé -à la grande surprise de la chroniqueuse caricaturale de Rue89-  la notion de  « conspirationnisme », rappelant (sans parler spécifiquement du 11-Septembre) que les « conspirations politiques » existaient.

Quand il s’agit du 11-Septembre, même des personnalités réputées pour leur esprit critique et impertinent rentrent docilement dans le rang. Tel fut le cas, samedi dernier, de Daniel Schneidermann : interviewé -depuis un stand de la Fête de l’Huma- par Xavier de La Porte, journaliste à France Culture, le célèbre animateur du site Arrêt sur images a évoqué (à 44’) sa méthode pour discréditer d’emblée, lors de ses émissions sur le sujet, le  « complotisme absurde » des détracteurs de la version officielle du 11-Septembre. Pour le critique des médias, il ne s’agit jamais de sonder, dans le cadre d’un authentique débat contradictoire, la validité de leurs arguments mais seulement de les « pousser jusqu’au bout de leur logique » afin de les ridiculiser aux yeux de l’internaute. De concert, son interviewer Xavier de La Porte lui a alors donné l’exemple, présenté comme le plus extravagant, de la thèse -défendue par certains d’entre eux- de l’implication du « Mossad ».

Trois jours plus tôt, un autre intervenant de Radio France avait tenu, lui aussi, à diaboliser l’hypothèse d’une connexion israélienne du 11-Septembre. Sur France Inter, le géopolitologue Fréderic Encel a fustigé, dans sa propre émission, ceux qui, à travers le monde, accusent le « sionisme international » d’être coresponsable de l’évènement. Avec son ton vindicatif, le professeur suggérait ainsi à l’auditeur qu’il serait inepte d’employer ces deux termes dans la même phrase et scandaleux de relier une telle expression à la causalité du 11-Septembre.

Une attitude qui rappelle celle employée jadis par la journaliste Nathalie Saint-Cricq, responsable du service politique de France 2. C’était le 12 avril 2012 dans l’émission Des paroles et des actes animée par David Pujadas. L’invité du jour était Jacques Cheminade, prétendant à l’Elysée. A l’occasion d’une digression sur le 11-Septembre, la journaliste a tenté d’exposer le degré de « conspirationnisme » du candidat en lui posant une question particulièrement saugrenue dans le cadre d’un débat relatif aux préoccupations immédiates des Français :

« Personne ne pense que c’est Israël ou les Américains qui ont organisé le complot… Vous non plus? ».

Chose amusante, la journaliste -visiblement hostile (à l’instar de son collègue Fabrice Arfi de Mediapart) à toute exploration de la piste israélienne du 11-Septembre- est également l’une des personnalités qui furent conviées à se joindre à la récente célébration mondaine du nouvel an juif par Marek Halter, simple écrivain engagé en faveur de la paix au Moyen-Orient d’après ses amis et agent des services secrets israéliens selon l’ex-DST.

L’éléphant dans la pièce

Relayé par l’antenne du service public qu’est France Inter, le double message au caractère négationniste (dont l’inexactitude serait aisément démontrable) de l’ultra-sioniste Frédéric Encel fut diffusé le jour des commémorations de l’attentat. Sur les écrans des télévisions occidentales, seule la posture émotive était autorisée. Et comme chaque année, les images Haute-Définition du Président américain -se recueilllant devant la Maison Blanche ou le Pentagone- ont été largement reprises par les médias euro-atlantistes.

Plus intéressante fut la cérémonie tenue, ce jour-là, à Jérusalem. Dan Shapiro, ambassadeur des Etats-Unis, Yuval Steinitz, ministre israélien du Renseignement, et des représentants du Fonds national juif ont rendu hommage aux victimes des attentats devant le « Mémorial du 11-Septembre », plus grand monument au monde dédié à l’évènement après celui de New York.

Pour qui s’est penché sérieusement sur le dossier du 11-Septembre, l’ironie est macabre : cinq minutes -à peine- après le crash du premier avion dans le World Trade Center, trois Israéliens avaient été aperçus par plusieurs riverains en train de se prendre en photo, l’air hilare, devant la Tour nord embrasée. A ce moment-là, la plupart des New-Yorkais estimaient encore qu’il s’agissait là d’un tragique accident, et non d’un acte terroriste : le second avion n’était pas encore apparu. L’enquête du FBI et les investigations de journalistes locaux révéleront que ces hommes, finalement arrêtés par la police dans l’après-midi, étaient des agents des services secrets israéliens. Quelques semaines plus tard, au sein du personnel politique de Tel-Aviv, une expression sera couramment employée -selon le journal Haaretz du 18 décembre 2001- pour caractériser la perception d’un attentat qui favorisera rapidement les intérêts géostratégiques d’Israël: le « miracle de Hannouca ».

Nouvelles révélations

Le 5 février 2013, sur Amazon, j’ai publié mon livre Israël et le 11-Septembre : le grand tabou en format numérique. Dans un mois, à la mi-octobre, une version imprimée -et plus étoffée- sera disponible. Elle contiendra plusieurs nouveaux chapitres afin de développer certains éléments d’information inédits. Parmi les thèmes explorés en profondeur ou abordés pour la première fois :

  • Un déménageur devenu un pro des explosifs : souvenez-vous de Yaron Schmuel. Ceux qui ont lu l’e-book ou l’extrait en ligne du premier chapitre se rappelleront probablement de ce jeune Israélien -au look rasta- arrêté le 11 septembre 2001 (avec quatre autres camarades) par la police pour avoir manifesté une joie incongrue à la vue de la Tour nord en flammes.

Deux mois plus tard, de retour en Israël, il continua de clamer son innocence, prétendant avoir simplement été un employé de la société de déménagement Urban Moving Systems, et non un espion au service du Mossad. Comme l’affirmèrent plusieurs sources recoupées, UMS était pourtant une antenne sous couverture du Mossad. En 2004, la chaîne britannique Channel 4 le retrouva à Tel-Aviv et l’interrogea : il s’amusa encore d’avoir été identifié à un agent secret, ajoutant curieusement que « l’histoire est si bonne que, peut-être, en effet », il l’était bel et bien.

YaronShmuelEn 2013, l’homme affiche désormais un CV (partiellement accessible en ligne) plus proche des forces spéciales que du secteur du déménagement. Yaron Schmuel n’a visiblement pas pu gravir les échelons du Mossad (au regard de son arrestation et de la polémique internationale qui s’en est suivie, le contraire eût été étonnant) mais semble avoir construit une belle carrière dans l’antiterrorisme périphérique, confirmant ainsi les doutes à son sujet lors de son arrestation spectaculaire du 11 septembre 2001.

  • Les liens occultes NSA-Israël : en cette fin de l’été 2013, la presse internationale a rapporté l’une des révélations produites par Edward Snowden, l’ex-informaticien de la NSA. Celle-ci aurait conclu un accord secret et spécial avec le régime israélien pour lui transmettre des données confidentielles. A propos du 11-Septembre, l’un des aspects les plus complexes de la connexion israélienne concerne l’interception des communications électroniques effectuées, entre 2000 et 2001, par des militaires israéliens à l’encontre -notamment- de plusieurs haut-fonctionnaires américains de la police et de la défense. Présentée comme la plus grande agence du renseignement, la NSA fut rarement scrutée lors des enquêtes officielles relatives au 11-Septembre. Chose intéressante, son directeur à l’époque, le général Michael Hayden, travaille désormais pour le Chertoff Group, du nom de Michael Chertoff. Cet Israélo-Américain fut le secrétaire à la Sécurité intérieure entre 2005 et 2009. Issu d’une famille ultra-sioniste, Michael Chertoff est également l’homme qui fut responsable -en tant que directeur de la section criminelle du ministère de la Justice- de la libération de plusieurs agents du renseignement israélien (dont Yaron Schmuel) durant l’automne 2001, agissant en collaboration avec le néoconservateur Richard Armitage, alors assistant du secrétaire d’Etat Colin Powell. Ces informations, ainsi que celles relatives au maillage politico-militaire des neocons (Rumsfeld, Cheney, Wolfowitz, Zakheim) alliés aux soutiens plus discrets d’Israël (parmi lesquels figurait Richard Clarke, surnommé le « tsar du contre-terrorisme ») sont développées, sourcées et recoupées dans le livre papier.
  • Recensor911 : je reviendrai également en détail sur la censure tacite (similaire à celle prônée -dès 2002- par le président du CRIF) et instaurée par l’association Reopen911 au sujet de la connexion israélienne des attentats. Leur récent relais d’une nouvelle vidéo intitulée « Le Nouveau Pearl Harbour » confirme ce que de nombreux ex-sympathisants leur reprochent désormais : leur fixation stérile sur les  aspects techniques du 11-Septembre (l’avion dans le Pentagone, la démolition contrôlée des tours, la tour 7, etc) doublée de leur évitement des ramifications géopolitiques dès lors que celles-ci conduisent à Tel-Aviv (sur les 5 heures de ce documentaire habilement construit, aucune seconde n’est consacrée à la piste israélienne et 3 minutes seulement abordent le cas de Larry Silverstein sans le moindre rappel de sa connexion intime avec la classe dirigeante israélienne).

Paradoxalement, une citation de leur nouvel héros (dénommé Massimo Mazzuco) -à propos des partisans de la version officielle- illustre parfaitement la posture (l’imposture ?) intellectuelle des cadres de Reopen911 face à quiconque soulignerait la connexion américano-sioniste :

« Ils s’accrocheront à tout et n’importe quoi, chercheront à invalider les questions en amont, à en réfuter d’une manière ou d’une autre le sens ou le bien-fondé, car c’est pour eux la seule manière de ne pas s’enfoncer davantage (…).  

Ils s’attacheront aux mots, pinailleront sur les virgules, feront semblant de ne pas comprendre le sens profond de la question, de façon à ne pas avoir à affronter le problème ».

A l’instar des chercheurs James Corbett (dont la vidéo-buzz est censée résumer, en 5 minutes, les anomalies du 11-Septembre) et Kevin Ryan, l’association francophone adopte la ligne officieuse des critiques de la version officielle du 11-Septembre consistant à éviter, soigneusement et systématiquement, toute allusion à la piste israélienne. Et comme leurs homologues américains, ils préfèrent davantage reprendre l’antienne réductrice de « l’inside job » pour mieux décrédibiliser le débat et limiter la portée de toute investigation digne de ce nom.

Un cran au-dessus

Mon livre imprimé sera, dans un premier temps, édité en tirage limité et disponible uniquement via Internet. Pour le montant de 20 euros, vous pouvez ainsi commander, dès aujourd’hui, un exemplaire et bénéficier exceptionnellement des frais de port offerts (pour tout achat effectué avant le jour de la sortie). Un email de confirmation vous sera adressé dans les 24 heures suivant la commande. Lors de sa parution, à la mi-octobre, vous recevrez alors le livre par voie postale. Le format court et numérique de mon enquête demeure toujours accessible sur Kindle Amazon (9,48 euros) et en PDF transmis par email (9,50 euros).

Contrairement aux affaires Kennedy et Ben Barka, le 11-Septembre demeure une énigme contemporaine. Ses commanditaires, ses complices et ceux, plus largement, qui ont choisi de couvrir -politiquement et médiatiquement- les véritables responsables sont encore en vie. Quant aux conséquences des attentats, elles perdurent, qu’il s’agisse de l’imposture de la « guerre contre le terrorisme » ou de l’alimentation de l’islamophobie. Si la plupart des militants pro-palestiniens ou altermondialistes persistent à garder la tête dans le sable à ce propos, de plus en plus de citoyens, à travers le monde, osent désormais dénoncer, grâce à Internet et en connaissance de cause, la mystification du 11-Septembre et sa connexion avec un cartel belliciste, affairiste et ultra-sioniste opérant entre Wall Street, Francfort, Tel-Aviv, Washington, Moscou, Londres et Paris.

Les hommes qui forment les maillons de ce crime organisé sont toujours vivants et continuent d’influencer la vie politique, diplomatique et médiatique à l’échelle mondiale. Tenter d’exposer précisément leur identité et leurs alliances, sans recourir aux concepts nébuleux en vogue chez certains idéologues (« l’Etat profond », « clan Bush », « complexe militaro-industriel », etc)  constitue l’un des objectifs que s’est fixé l’auteur de ces lignes.

Il ne tient qu’à vous d’en apprécier les résultats.

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Israël et le 11-Septembre

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Des agents secrets sont infiltrés dans les médias (et tout le monde s’en fout)

« Officiellement, la DGSE est la seule à compter dans ses rangs des agents sous couverture insérés dans la vie civile, parmi lesquels des journalistes employés dans les grands médias. »

L’espion du Président, Didier Hassoux, Christophe Labbé et Olivia Recassens, 2012

Dimanche, la presse écrite et audiovisuelle de l’Hexagone a relayé les conclusions d’une note déclassifiée du renseignement à propos des « preuves » de l’implication du régime syrien dans l’usage de l’arme chimique contre les « rebelles » et la population civile.

Ce document (disponible sur plusieurs sites dont celui du CRIF) est une synthèse élaborée conjointement par la DGSE (services secrets extérieurs) et la DRM (direction du renseignement militaire).

A-t-on vu, depuis 48 heures, des débats audiovisuels ou lu des éditoriaux mettant en doute la véracité du document? Presque aucun. Il faut se rendre sur les réseaux sociaux, les blogs militants ou les sites alternatifs pour découvrir des analyses ou des opinions relatives aux failles argumentaires de cette note officielle.

Une double légende continue pourtant d’avoir la vie dure : la presse française est plutôt « de gauche » et la gauche est naturellement encline à l’antimilitarisme. L’apathie des journalistes hexagonaux face aux « preuves » des services de la Défense pour justifier une intervention militaire en Syrie démontre qu’il n’en est rien.

Comment l’expliquer? Au-delà de l’esprit moutonnier des uns et de l’indifférence des autres, une troisième cause permet d’éclairer une telle attitude démissionnaire chez bon nombre de journalistes censés s’ériger en contre-pouvoir.

Paru en janvier 2012,  L’espion du Président -ouvrage consacré à l’ex-directeur de la DCRI- confirma un secret de polichinelle : les services secrets français, aussi bien extérieurs (DGSE) qu’intérieurs (DCRI), emploient des agents déguisés en journalistes infiltrés au sein des grands médias hexagonaux. Leur mission? Espionner leurs camarades en train d’enquêter et, si besoin, intervenir pour désinformer l’opinion publique sur des sujets relatifs aux enjeux de la sécurité nationale. Les services peuvent également financer la formation professionnelle d’un futur journaliste comme le confirma Jean Guisnel dans son ouvrage consacré à l’histoire de la DGSE. Enfin, certains journalistes déjà en poste peuvent être sollicités pour des missions ponctuelles et sous couvert de patriotisme et/ou de paiements en liquide.

Hormis leurs employeurs, nul ne sait leur nombre ou leur identité. Il arrive qu’au détour de la parution d’un ouvrage de révélations, certains noms puissent fuiter. Tel fut le cas de Jean-Pierre Van Geirt, ex-journaliste à TF1, qui fut « outé » par l’ancien directeur des Renseignements généraux. D’autres peuvent choisir de faire eux-mêmes leur coming out comme ce fut le cas, en avril, de Patrick Denaud, ex-correspondant de guerre.

L’enjeu de la question est évident en temps de guerre : si la France décide d’attaquer la Syrie, l’opinion publique peut être sciemment la cible d’une désinformation afin d’assurer la propagande qui accompagne toute manoeuvre militaire de grande ampleur. Quand la DGSE publie un document relayé par des médias dans lesquels sont déjà installés certains de ses agents (déguisés en journalistes), il devient nécessaire, au regard de la manifestation de la vérité et de l’intérêt général, de mettre en doute les tenants et aboutissants de cette opération de communication.

Evidemment, de nombreux journalistes n’ont guère besoin d’être rémunérés par les services secrets pour, le cas échéant, être instrumentalisés, rendre des services ponctuels ou, plus largement, fermer les yeux en cas de désinformation fomentée par leurs encadrants dans les rédactions. La précarité croissante du métier contribue à l’autocensure et à l’anesthésie de l’esprit critique.

Voilà pourquoi la grande presse n’a pas jugé nécessaire de s’attarder sur la signification et les conséquences de la nomination par François Hollande de Christophe Bigot, devenu directeur de la stratégie à la DGSE à la date du 1er septembre. La coïncidence est savoureuse : cet ex-ambassadeur en Israël, admirateur du purificateur ethnique David Ben Gourion et proche de la classe politique de Tel-Aviv, commence ses fonctions alors que la France est sur le point d’entrer en guerre contre la Syrie, un pays dont -précisément- le clan Netanyahu guette ardemment (depuis 1996) un changement de régime. Et sa venue ne manquera pas de contribuer à renforcer l’étroite coopération occulte, tissée depuis les années 50 et décrite par l’historien Yvonnick Denoël, des services secrets français et israéliens.

Christophe Bigot (à droite) avec Shimon Peres et Jacques Attali

Voilà pourquoi la DGSE et la DCRI ne devraient pas rencontrer des difficultés pour tenter de modeler l’opinion publique à travers leurs agents infiltrés dans les rédactions de l’Hexagone.  Sans compter la docilité de ces véritables journalistes, plus nombreux que ces agents secrets sous couverture, qui sont toujours prêts à se laisser griser en jouant au « petit soldat » de l’ombre.

A titre d’illustration, un journal de la presse régionale a ainsi, selon toute vraisemblance, rendu service au nouveau directeur de la DGSE. En avril, j’ai rédigé sur Oumma un bref portrait de l’intéressé : Bernard Bajolet. J’y rappelais notamment une petite anecdote : le big boss des services secrets jouait au tric-trac avec Bachar El-Assad dans sa jeunesse. Pour donner à voir l’aura du personnage, j’avais inséré une vidéo de Bernard Bajolet, capturée par La Presse de Vesoul. A l’instar d’un aristocrate, le châtelain exposait ses jolies fontaines et laissait entendre qu’il était ravi d’avoir acquis sa propriété cossue dans la région. Rien de scandaleux, a priori.

Pourtant, j’ai récemment découvert -en consultant l’article sur Oumma- que cette vidéo, mise en ligne par La Presse de Vesoul en décembre, avait été effacée depuis la publication de mon papier. Quelqu’un à la DGSE a obtenu, directement sur Dailymotion ou via l’entremise du quotidien régional, le retrait sans explication de cette vidéo.

Il n’y avait aucun risque à l’égard de la vie ou de la réputation de Bernard Bajolet. Si l’homme est effectivement discret, des photos de son visage circulent sur Internet et sa domiciliation dans les environs de Vesoul est aisément identifiable.

Peu importe : le zèle d’un haut-fonctionnaire de la DGSE a fait disparaître une vidéo bénigne du Net.

Si l’on est capable, au sommet de l’Etat, de faire censurer une vidéo inoffensive produite par un journal local, il devient dès lors aisément imaginable que des moyens de pression plus considérables soient déployés pour dissimuler des informations susceptibles de porter atteinte à la sécurité nationale. Ou, plus exactement, à l’image de nos dirigeants.

Addendum 08/09: le quotidien britannique The Guardian a consacré aujourd’hui un article à propos de l’histoire des journalistes-espions au Royaume-Uni et de l’incidence de ce double emploi sur la présentation politico-médiatique en cours du dossier syrien.

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350 000 euros cash : le SarkoBoy Boris Boillon continue de « s’éclater en Irak »

Le site Mediapart révèle aujourd’hui que Boris Boillon, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Élysée et ex-ambassadeur de France en Tunisie, a été interpellé par la douane à la gare du Nord le 31 juillet, sans document d’identité. L’homme transportait 350 000 euros et 40 000 dollars en liquide (provenant, selon lui, de ses transactions avec des sociétés irakiennes) et s’apprêtait à rejoindre Bruxelles. Selon la chaîne I Télé, le Parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur l’origine des fonds saisis par les Douanes.

En février 2011, l’auteur de ces lignes avait retracé, sur Oumma, le parcours antérieur du trublion à l’occasion de son interview édifiante par France 24. Interrogé sur le sens de sa nomination -au lendemain de la destitution de Ben Ali- comme ambassadeur en Tunisie, le jeune quadragénaire s’était révélé cassant et hautain. Ses accointances avec les profiteurs, français comme étrangers, de la guerre en Irak sont rarement signalées dans les portraits qui lui sont aujourd’hui consacrés dans la presse généraliste.

L’article qui suit vient combler cette lacune.

L’autre crise de nerfs de l’ambassadeur Boris Boillon

Par Hicham Hamza | le 22 février, 2011
Serial gaffeur. Le nouvel ambassadeur de France en Tunisie est coutumier des erreurs de communication comme en témoigne son emportement, passé inaperçu, avec une journaliste française et une militante tunisienne. Flashback.
C’était jeudi dernier. Au soir de sa fameuse rencontre avec la presse tunisienne, le nouvel ambassadeur de France, Boris Boillon, était en duplex avec France 24. Sans doute échaudé par l’accueil des journalistes locaux –qu’il osera qualifier deux jours plus tard de « bizutage », l’homme, confronté aux questions impertinentes de la présentatrice et d’une cyber-activiste, a de nouveau perdu son sang-froid. Morceaux choisis.

Avant cette prestation calamiteuse, l’homme avait pourtant réussi à demeurer courtois lors d’une interview plus conventionnelle, diffusée le même jour, avec un autre journaliste de la chaîne. Celui qui s’est rendu célèbre pour ses propos insultants envers certains interlocuteurs de la presse tunisienne enchaîne en réalité les faux pas : qu’il s’agisse de son indulgence passée pour les « erreurs » de Kadhafi ou de son soutien tacite à l’intervention américaine en Irak, ce sarkozyste de choc s’était également fait remarquer par les diplomates américains. Les documents révélés récemment par Wikileaks relatent de nombreuses discussions avec celui qui était en 2007/2008 le conseiller spécial de l’Elysée en charge du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord. Ainsi, on apprend que Boris Boillon -qualifié d’homme « enthousiaste et à la loyauté palpable » envers Nicolas Sarkozy, estimait dans ses échanges confidentiels que les Syriens et les Iraniens étaient des « autistes »  : avec ceux-là, « on doit être direct et pas toujours diplomate ».

 Lorsqu’il était en poste à l’ambassade de Bagdad, ce VRP assumé des entreprises françaises avait également reconnu dans un entretien avec le magazine Challenges « s’éclater en Irak », un pays qu’il qualifie de « marché du siècle ». Enfin, à la question saugrenue d’un journaliste d’Europe 1 qui s’étonnait en 2009 que les mots « Allah Akbar » soient encore visibles sur le drapeau irakien, Boris Boillon s’est curieusement contenté de lui répondre qu’ « une fois qu’on a mis ces inscriptions coraniques sur un drapeau, il [était] très difficile de les enlever ».

 Au-delà de ses maladresses de communication, l’homme reflète surtout l’orientation idéologique du président de la République, à savoir le courant néo-conservateur qui était au pouvoir sous le premier mandat de George Bush. Comme l’avait souligné, dès l’été dernier, le chercheur Pascal Boniface, ce mouvement a paradoxalement subsisté et pris de l’ampleur au Quai d’Orsay et dans les médias hexagonaux depuis 2007. Reste à savoir comment le monde arabe, première cible et victime du néo-conservatisme, continuera d’accepter en son sein ses représentants les plus arrogants.

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Syrie : le navire de guerre français porte le nom d’un combattant anti-musulman

« Le chevalier Paul relèvera la France des insultes que ces Barbares prennent sur elle ».

Saint Vincent de Paul, Correspondance, ed. Coste, VII, 79

Ce jeudi, la préfecture maritime de Méditérranée a confirmé l’information du Point : la frégate de défense anti-aérienne dénommée Chevalier Paul a bien quitté ce matin le port de Toulon en direction d’une « zone non spécifiée ».

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Officieusement, elle doit rejoindre la flotte américano-britannique déjà stationnée au large de la Syrie.

Le site du ministère de la Défense évoque brièvement, dans une notice technique relative à la frégate, le parcours de l’officier de marine Jean-Paul de Saumeur, surnommé le Chevalier Paul :

Vers 1614, il s’embarque à La Ciotat sur un brigantin de l’Ordre de Malte et donne rapidement les preuves d’une valeur exceptionnelle qui lui firent pardonner ses nombreuses incartades de jeunesse, de par son caractère fougueux.

Ses nombreux faits d’armes sur des bâtiments turcs dans la guerre contre le commerce ottoman lui valent d’être nommé en 1637 Chevalier de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem puis commandeur de l’Ordre de Malte en 1659.

Il participa activement à de nombreuses victoires françaises contre les Barbaresques, principalement en Méditerranée.

Lors du « marrainage » de la frégate par la ville de Nantes, réalisé en mars 2012 par son député-maire Jean-Marc Ayrault, le site Novopress, proche de l’extrême droite islamophobe, avait raillé la décision du futur Premier ministre :

En honorant ainsi un grand marin qui s’illustra au XVIIème siècle par une guerre sans merci contre l’Empire ottoman, le maire de Nantes a pris le risque de heurter la sensibilité de certains « Nantais venus d’ailleurs ».

Sans faire la moindre allusion à la carrière du Chevalier Paul, dont il semble – ou fait semblant – de tout ignorer, Jean-Marc Ayrault s’est félicité sur son blog de ce parrainage, estimant que ce dernier « constitue un moyen privilégié de maintenir et d’approfondir le lien qui doit unir l’armée à la nation. C’est la conscience que nous devons avoir des intérêts maritimes de la France, d’une ambition maritime partagée. »

Le conseiller spécial de François Hollande va jusqu’à suggérer « qu’un travail particulier pourra s’effectuer avec les écoles nantaises. Une école pourrait ainsi devenir partenaire de la frégate Chevalier Paul. Les élèves en suivraient les missions à distance, pourraient rejoindre la Frégate lorsqu’elle serait à quai à Toulon. Nous pouvons imaginer de multiples formes d’échanges qui viendraient régénérer ce lien entre les jeunes générations et la marine, car nous n’oublions pas le rôle de la défense comme élément de notre cohésion nationale. »

Enseigner dans les écoles nantaises les exploits de Monsieur de Saumeur, dit le Chevalier Paul, contre les Barbaresques ? Rappeler qu’il a contribué à tirer de leurs griffes des esclaves européens? Voilà bien une heureuse initiative qui, malheureusement, risque fort de demeurer lettre morte. Elle pourrait en effet heurter les élèves issus de la « diversité » et donc compromettre le sacro-saint « vivre ensemble ». Un risque que le maire de Nantes, en bon oligarque mondialiste, n’est certainement pas prêt d’assumer.

Lancée en 2006 et activée en 2011, la frégate a passé l’un de ses premiers baptêmes du feu dans le cadre de l’opération Harmattan contre la Lybie, cet autre territoire des « Barbaresques » comme on nommait jadis les Maghrébins au temps de l’officier de marine. Avant de servir le roi Louis XIV, Jean-Paul de Saumeur fut longtemps dévoué à la défense et à l’expansion du catholicisme (à travers ses conquêtes maritimes accomplies au nom de l’Ordre de Malte, une puissance alors souveraine de nature militaire et religieuse). Un site consacré à l’histoire de la Provence le présente d’ailleurs comme un homme ayant obtenu « au cours des années la réputation d’un pourchasseur d’Infidèles ».

Et comme le précisait en 1861 Léon Guérin dans son ouvrage intitulé « Les marins illustres de France », c’est dans ce domaine que le futur Chevalier Paul s’était illustré : « Les fréquents combats que ce bâtiment livra aux mahométans furent autant d’occasions pour Paul de se faire remarquer; il s’acquit bientôt une réputation de bravoure et de sang-froid dans les périls, qu’aucun autre ne surpassait, n’égalait même à bord du brigantin. Le capitaine ayant été tué, Paul, du vœu de tout l’équipage, fut choisi pour remplir sa place. »

Peu nombreux mais présents dans l’armée française, la haute fonction publique et les médias, les partisans influents du « choc des civilisations » qui persistent à voir -ou vouloir- une bataille entre islam et chrétienté apprécieront l’étrange ironie de l’Histoire : une république dite laïque envoyant au coeur du Moyen-Orient un navire de guerre -arborant le nom d’un redoutable adversaire des « mahométans »dans le but de soumettre un régime en lutte contre des « rebelles » adeptes, pour la plupart d’entre eux, d’un islam extrémiste.